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Institut national du patrimoine: Que des grands chantiers…
Institution scientifique et technique veillant sur l’étude, la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine culturel, archéologique, historique, civilisationnel et artistique, l’Institut national du patrimoine (INP) a entrepris depuis quelques semaines une série d’actions qui s’inscrivent dans la continuité avec les missions et les projets en cours.
La feuille de route de l’Institut national du patrimoine pour l’année 2018 comporte ainsi quatre importants axes, quatre grands chantiers qui iront de pair, avec tous les autres grands dossiers et missions menés depuis des années par l’INP. Le plan d’action 2018 permettra à cette prestigieuse institution d’aller encore loin pour sauver et promouvoir la mémoire de la Tunisie.
Mois du patrimoine, préparatifs en cours
La contribution à la célébration de la 27e édition du mois du patrimoine est la 1ère mission ou plutôt action sur le plan de travail de l’Institut national du patrimoine. Actuellement en finition, le programme de l’Institut comporte ainsi une série d’activités entre conférences, rencontres-débats et expositions et qui seront assurés par des experts, toujours dans le cadre du programme général de cette manifestation d’envergure qui aura lieu du 18 avril au 18 mai. Programme qui comme le veut la tradition comporte de nombreuses activités, réparties sur toutes les régions et généralement élaborées par les commissariats régionaux des Affaires culturelles en partenariat avec la société civile et également des institutions œuvrant dans le domaine du patrimoine. Placée sous le thème « Le patrimoine national, affluent du patrimoine mondial », l’édition 2018 contribuera certes à la concrétisation davantage du programme de l’Institut visant à mettre en avant la richesse et la diversité du patrimoine culturel, archéologique, historique et civilisationnel de la Tunisie.
L’INP souffle sa 60e bougie
L’agenda de 2018 comporte également la célébration du soixantième anniversaire de l’Institut national du patrimoine. Axés essentiellement sur des conférences et des expositions, les festivités s’étaleront sur plusieurs mois, offrant ainsi au grand public comme aux intéressés une idée exhaustive de différentes missions telles que la restauration des sites archéologiques et des monuments historiques, la recherche, la fouille, l’inventaire, la prospection, la promotion, la formation, la publication…
La célébration du 60e anniversaire de la création de l’Institut national du patrimoine sera alors une bonne vitrine pour mettre en lumière les efforts déployés par les différentes équipes de l’Institut depuis 1957 pour préserver les richesses de la Tunisie et pour les mettre en valeur.
Pour mieux coopérer avec le ministère du Tourisme
A ces deux grands chantiers, s’ajoute un 3e qui d’ailleurs ne manque pas d’importance. Le plan d’action de l’Institut pour 2018 comprend la consolidation des mécanismes de coopération avec le ministère du Tourisme. Ainsi, une réunion a eu lieu le 26 février pour fixer des priorités et mettre en place les structures et les profils nécessaires qui permettent une meilleure coopération entre les institutions des ministères des Affaires culturelles et du Tourisme. Les deux parties ambitionnent ainsi de tracer un plan de travail permettant de rendre les sites plus attractifs et visitables dans les meilleures conditions, ipso facto, aider à l’enrichissement et l’amélioration de différents produits du tourisme saharien surtout que la Tunisie a réussi au cours de l’année écoulée à enregistrer nombreux sites sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’UNESCO. Parmi ces sites, nous citons, la table de Jugurtha, Chott Djérid, Djerba avec son patrimoine architectural, écologique, savoir-faire, la route des eaux de Zaghouan…
Patrimoine immatériel au cœur
Le 4e grand chantier qu’ont entamé les experts de l’INP depuis quelques temps est sans doute la préparation des dossiers de quelques composantes du patrimoine immatériel et ce afin de les déposer à temps auprès de l’UNESCO. Une 1ère liste comportant une dizaine de biens a été déjà tracéepar les experts qui se penchent actuellement sur l’élaboration des dossiers :
1- La charfia ou chrafi, méthode de pêche traditionnelle utilisée généralement à Kerkennah
2- La harissa (purée à base de piments rouges)
3- Le mergoum tunisien (tissage traditionnel qui diffère d’une région à une autre)
4- Le festival international du Sahara de Douz
5- La bsissa (aliment traditionnel préparé généralement à base de blé et dont la composition diffère d’une région à l’autre, certains y ajoutent des amandes, des dattes, des fruits secs…)
6- La tradition orale(Al-Idba)
7- Le calendrier agricole traditionnel tunisien
8- Le malouf tunisien (musique tunisienne née de la rencontre musicale arabo-andalouse)
9- La cérémonie de l’outilla(fête précédant le mariage organisée à la maison de la future mariée)
10- La Ziara (visite rituelle prisée par les adeptes des multiples confréries soufies de Tunisie)
Outre cette liste d’éléments, les experts de l’INP œuvreront également pour présenter à l’UNESCO, toujours pour la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, une série de dossiers des éléments considérés comme un patrimoine universel. Parmi ces éléments, nous citons, le couscous considéré comme un met traditionnel maghrébin, la distillation des roses, le régime méditerranéen, la chasse à l’épervier (la fauconnerie)…
Il est à noter que ces quatre grands chantiers sont gérés parallèlement avec d’autres dossiers qui demeurent toujours d’actualité tels que la protection des sites archéologiques et des monuments historiques, les fouilles, la réalisation des inventaires, des recherches, la publication des ouvrages, la restauration des monuments…